Dead Rising : l’incompris

S’il y a bien un jeu que j’aurais regretté de n’avoir pas pris le temps d’insérer dans ma 360, ce serait bien celui-ci : Dead Rising. Depuis quelques temps je l’avais au sein de ma collection, sans pour autant avoir eu l’occasion d’y jouer, certainement à cause d’a priori par rapport à des « on dit » comme un système de sauvegarde pourri, un jeu très bizarre, mais aussi pour avoir tardé à changer mon téléviseur cathodique pour un écran HD… C’est après avoir bouclé mes quelques jeux en cours et surtout sur les conseils d’un Sokoj oppressant, que je me suis enfin décidé à commencer mon expérience Dead Rising car oui, il s’agit bien d’une expérience qui fait que l’on ne voit plus les beat’em’all de la même manière. Capcom a toujours été une boîte synonyme de qualité pour leurs nombreux titres (Ghouls’n’ghosts, 1941, Street Fighter II, Mercs, Lost Planet, Devil May Cry…) et particulièrement pour le genre des beat’em’all (Final Fight, Captain Commando, Dungeons & Dragons Collection, Cadillacs & Dinosaurs, Tenchi Wo Kurau II – Warriors of Fate…). Sorti en septembre 2006, soit quasiment 10 mois après le lancement de la 360, Dead Rising fait encore partie aujourd’hui des titres majeurs de cette console pour le peu que l’on y consacre du temps bien qu’il ne soit malheureusement pas exempt de tout reproche.

Dead Rising c’est avant tout un héros différent !

Dans la peau de Frank West, reporter freelance, vous arrivez sur l’héliport du centre commercial de Willamette, petite ville du Colorado qui subit depuis quelques temps un phénomène étrange : l’invasion de zombies. Bien entendu, tous ces zombies se trouvent concentrés dans le seul lieu intéressant de la ville : le centre de commercial. Vous voilà donc cloisonné pendant 72 heures (jusqu’à l’arrivée de l’hélicoptère qui vous y a déposé) dans un centre assez grand comprenant moult magasins (sport, jouets, armurerie, habits, CD, librairies…), restaurants, manèges, cinémas etc… où vous devrez trouver le scoop du siècle pour votre soif de célébrité ! En plus donc de devoir survivre dans cet jungle, il vous faudra sauver le maximum de survivants innocents (ou moins !) tout en prenant allègrement des photos de la boucherie. En effet, le jeu se base sur le principe des jeux de rôle, à savoir l’évolution du personnage par palier lui permettant d’avoir plus de « santé », « force », place dans l’ »inventaire », nouvelles techniques de frappe… et cette évolution se fait au travers l’accumulation de points de prestige (PP) que l’on peut acquérir en prenant des photos de différents genres (gore, drame, amour…) ou en réalisant les quêtes annexes (ramener à la salle de sécurité les survivants par exemple).

Bon nombre de PP vous seront accordés également en vous débarrassant des boss, connus sous le nom de Psychopates, je ne spoilerai pas le nom de ceux-ci mais il faut savoir que chacun a un point faible qu’il est bon d’attaquer en priorité. Le jeu peut être frustrant au départ car Frank West commence avec une barre de vie loin d’être au MAX et avec très peu de cases disponibles dans l’inventaire, ce qui implique notamment peu d’armes transportées et encore moins de « medikits ». Le gros avantage de Dead Rising est que lorsque vous recommencez une partie à zéro, vous gardez la même évolution de Frank, très intéressant donc de « leveler » le personnage pour ensuite recommencer le jeu entièrement avec un personnage plus fort… et ainsi rendre l’expérience plus aisée.

Un système de jeu désuet ?

Autre point primordial de Dead Rising, la gestion du temps : 72 heures (pour le mode de jeu initial) dans le centre commercial représentent grosso modo 6-9 heures de jeu et Dieu sait qu’il y a beaucoup de choses à faire pendant ce laps de temps. Le jeu peut ainsi être appréhendé de deux manières. D’une part, si vous souhaitez suivre le fil de l’histoire, il vous faudra résoudre les « CAS » vous étant présentés et vous découvrirez la véritable histoire après les avoir tous résolus… D’autre part, vous pouvez également éviter les « CAS » et vous concentrer sur l’évolution de Frank, là vous goûterez véritablement au beat’em’all qu’est Dead Rising sans se prendre la tête avec l’histoire (assez sympa à utiliser surtout dans le mode infini)… Les 2 manières d’appréhender le jeu sont évidemment complémentaires si l’on souhaite en profiter au maximum.

L’histoire principale est assez classique avec une invasion de zombies qui amène une sorte de complot… mais là où Dead Rising se distingue de la majorité des jeux de zombies c’est dans sa critique acerbe de la société de consommation dans toute sa splendeur et notamment son modèle américain dépeint par les équipes de Keiji Inafune. A la manière de George Romero en son temps avec le fameux « Dawn of the Dead » (aka Zombi en France) dont la ressemblance n’est que fortuite comme l’indique la boîte du jeu, on retrouve des stéréotypes propres à notre société du milieu 2000 (violence, racisme, sexualisation…).

Dead Rising un jeu next-gen mais complètement rétro !

Quand on parle gestion du temps, il est également intéressant d’aborder le système de sauvegarde. On est loin des jeux actuels où la sauvegarde automatique se fait après chaque passage un peu tendu à la manière d’un Gears of War, ici Capcom a surtout pensé aux fans des anciennes générations de consoles où sauvegarder sur un beat’em’all était bien entendu inimaginable… dans ce Dead Rising, Capcom a voulu intégrer ce même genre de pratique en limitant les sauvegardes possibles uniquement dans la salle de sécurité et les toilettes du centre commercial… 7 points de sauvegarde sur l’intégralité de ce centre commercial immense, qui plus est parsemés d’embûches pour y accéder… cela aurait été trop simple !

Il est absolument certain que l’on se fait avoir par ce système de sauvegarde au moins une fois (pour ma part je n’avais qu’une heure de jeu non sauvegardé ) pour ensuite faire plus attention où on s’embarque et surtout avec quelle barre de vie restante ! L’autre aspect décrié est que, vu que les points de sauvegarde sont assez espacés, si vous souhaitez sauver votre partie avant la fin d’une action annexe ou principale, il vous faut faire attention au temps qu’il vous restera pour aller le rejoindre depuis l’espace de sauvegarde, sinon vous risquez de le louper… Ceci a été dénoncé par de nombreux testeurs, notamment sur Gamekult , je pense surtout que beaucoup d’entre eux ont oublié les parties de Ghouls’n’Ghosts ou autres R-Type enfin, tout ça pour dire que cet aspect peut être rebutant pour certaines personnes mais quand on a compris comment le jeu fonctionnait, il y a de quoi prendre un pied énorme !

Une technique qui montre les dents de la Xbox 360 !

Du côté technique, quasiment rien à redire, les zombies sont présents en nombre plus que conséquents sans que la console ne rame pour autant, les magasins sont pillables , l’aspect sonore est plutôt bien rendu avec une bande originale d’excellente qualité et des effets sonores très convaincants (les brrrrr des zombies, les bruits de casse, des armes…). L’animation est hallucinante de fluidité, les gestes reproduits par Frank tout comme les zombies sont excellents. Les graphismes sont vraiment détaillés que ce soit au niveau des décors (intérieur / extérieur), des personnages (il faut quand même se rappeler que le jeu est sorti avant un certain Gears of War 1). Les armes sont disponibles en quantité astronomique dans tout le centre commercial : batte de baseball, piles de CDs, jouets, plantes, bancs, cintres, matraques, pistolets, uzis, fusils sniper, fusils à pompe, poêle à frire, hache, katana, couteau de cuisine, tronçonneuse, tondeuse, étagère etc… Un arsenal vraiment impressionnant ! La seule chose que je reprocherais dans les armes disponibles c’est la visée aux armes à feu… surtout quand on a l’habitde des Gears of War où la visée se fait au stick droit, ici elle se fait uniquement au stick gauche… pas très pratique et malheureusement un peu trop rigide à mon goût ! Dans la mesure du possible, il est préférable d’utiliser les armes blanches ou battes / barres… Les costumes pour Frank sont également présents en nombre, que vous pourrez bien entendu essayer au cours de vos parties… tout comme la nourriture, présente également dans les nombreux restaurants, fast foods de la galerie marchande !

Dead Rising : du fun, du fan service, de l’absurde…

J’ai certainement oublié bon nombre de choses à propos de Dead Rising mais je voulais surtout finir sur l’aspect fun de ce jeu… Ok il s’agit d’un jeu extrêmement violent (familles de France passez votre chemin ) mais doté d’une sacrée dose d’humour et de nombreux clins d’œil à l’univers Capcom (posters d’autres jeux, costumes à débloquer…). Les sensations pad en main sont extrêmement bonnes, si on excepte la visée aux armes à feu (NB : dans la version d’origine sur Xbox 360 mais qui a été corrigée dans le portage HD sur Xbox One, PS4 et Steam), on prend un véritable pied à défoncer du zombis dans tous les sens… vous vous retrouverez forcément en plein milieu d’une horde d’affreux et vous serez obligés de ressentir cette petite satisfaction personnelle de tous les avoir éliminés à la batte… exquis comme plaisir ! Pour reprendre les mots de Sokoj, je dirai que Dead Rising est un jeu qui demande beaucoup d’investissement (il y a 6 fins différentes pour le jeu ) mais est très prenant pour ceux qui sauront faire l’impasse sur les petits défauts… Dead Rising est un un trip old-school dans un habillage Next Gen, au même titre que le merveilleux Lost Planet du même éditeur ! On aime ou on n’aime pas mais en ce qui me concerne j’en reprendrai bien un morceau !

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