Metropolis Street Racer (MSR), quel nom excellent pour un jeu de voiture. Ici pas de Formule 1, encore moins de voitures de rallye, uniquement des voitures « lambda » que vous et moi pouvons conduire dans la vie de tous les jours dans nos villes respectives. Ce jeu a été développé par Bizarre Creations et publié par SEGA en 2000, mais ne peut nullement être comparé à d’autres jeux de voitures qui sont tellement plus classiques que celui ci ! (Note mise à jour 12/2023 : Je ne reviendrai pas sur le développement chaotique de ce titre car j’ai pu en discuter avec l’équipe de SEGA Legacy lors d’un podcast qui lui est entièrement dédié et bon nombre de sites retracent son histoire si particulière).
Du Street Racer pas seulement à Metropolis
Tout d’abord, l’action se déroule dans 3 grandes métropoles situées à des endroits diamétralement opposés : Londres, Tokyo et San Francisco. Quand j’ai joué à ce jeu pour la première fois, j’étais un peu déçu de ne voir que ces 3 villes ! En fait, on se rend vite compte du travail de titan fourni par les développeurs. En effet, vous allez pouvoir conduire sur environ 80 tracés sur chaque ville, ce qui est vraiment énorme et vous permet de découvrir chaque cité sous différents angles. Nous sommes assez loin des simples circuits et modes miroir de certains concurrents qu’ils soient sur Dreamcast ou même sur les machines concurrentes. Par ailleurs, MSR jouit d’un concept très original au sein du jeu : celui-ci est calqué sur le véritable horaire, je m’explique. Vous habitez en France et vous jouez à 9h du matin, vous allez conduire à Londres à 8h heure locale, 18h à Tokyo ou 1h à San Francisco. C’est un élément vraiment extraordinaire de pouvoir jouer aux heures réelles de ces villes, cela vous obligera par conséquent à planifier vos heures de jeu en fonction de l’heure observée. Au départ, vous choisirez 3 parmi 40 merveilleuses voitures que vous pourrez ensuite débloquer au fur et à mesure que vous remporterez des challenges.
Des Kudos, du skill à gogo, l’essence de Metropolis Street Racer
L’originalité majeur de son gameplay réside dans le fait que vous devez bien entendu conduire le plus vite possible mais aussi de bien maîtriser votre véhicule en vue de réaliser des figures de style et d’éviter de toucher des barrières, concurrents ou même des trottoirs (on est bien loin d’un Crazy Taxi !). En effet, le moins de fautes de conduite vous faites, le plus de Kudos (points) vous remportez. Ceci sera essentiel en vue de débloquer de nouvelles voitures ou challenges. Vous pouvez obtenir des Kudos en remportant des challenges en n’accrochant aucun élément du décor mais également en faisant des figures avec votre voiture, dépassement de voitures dans une courbe, dérapages… Dans le cas contraire, vous perdez des Kudos dès que vous touchez une voiture ou un mur, annulez une course même si vous ne finissez pas la course dans le temps imparti, vous pourrez même obtenir des Kudos négatifs si vous êtes vraiment mauvais ! Et il y a de quoi devenir fou par moments surtout si vous êtes un piètre conducteur comme moi.
Une réalisation au top…
Passons maintenant à l’analyse technique de cet excellent jeu. Une grosse part des joueurs sur Dreamcast considère Metropolis Street Racer comme le meilleur jeu de course du système. Tout ce que je peux avouer c’est qu’ils ne se trompent pas dès lors que l’on prend en compte l’originalité et la bonne réalisation du jeu. Les graphismes sont très bons et plutôt fins (nous sommes sur la fin de l’ère Dreamcast) avec des voitures et environnements très bien dessinés. Le souci du détail dans leur modélisation est particulièrement impressionnant. Par exemple, toutes les voitures ont leur propre logo du fabricant (OPEL, MG, Fiat…), les différentes vitres utilisées, les toits qui sont différents selon les modèles de décapotables. De plus, les villes sont très réalistes, si vous avez déjà eu l’opportunité de vous rendre dans celles-ci, vous vous apercevrez que les styles ont été gardés. A San Francisco la forme de la ville très vallonnée a bien été prise en compte pour pouvoir tirer les profits de cette course (et donc gagner un maximum de Kudos) ! A Londres, vous pourrez slalomer entre les axes très larges et ceux très étroits, passer en dessous d’arches… De plus, tous les détails ont été étudiés de manière méticuleuse, comme les lampadaires, les paysages, les jardins (notamment ceux de Londres comme la représentation de Saint James’ Park), les statues et tout ce qui peut faire que la ville ressemble vraiment à la réalité. Comme souvent dans les jeux de voiture, le temps tient un rôle primordiale, les changements de temps entre les différents circuits sont très bien réussis, par exemple vous pouvez conduire sous le brouillard londonien, le soleil californien de San Francisco et même dans la nuit noire et étoilée de Tokyo…
… qui sort les tripes de la machine !
Metropolis Street Racer dispose d’une animation de très bonne qualité, dans laquelle tous les mouvements de la voiture sont très propres, c’est un véritable plaisir de regarder le ralenti de la course à la fin, cela ressemble beaucoup à si nous étions installé devant la télévision à regarder une course de voitures dans un film ! A propos du son dans le jeu, il s’agit là d’une excellente surprise ! Les développeurs ont fait de l’excellent boulot et l’intervention de Richard Jacques y est sûrement pour quelque chose. Tout est fait pour que vous écoutiez la musique propre à la ville où vous vous trouvez. Trois radios dans chaque lieu pour être complètement impliqué dans l’atmosphère de la ville sélectionnée. Par exemple à Londres, vous pourrez écouter du pop rock et du jazz, alors qu’à San Francisco il s’agit plutôt de rock et de country music, au Japon du punk, jazz et de la J-Pop. Les jingles et autres commentaires sur chaque radio sont réalisés dans la langue du pays. Le seul reproche que l’on puisse faire à l’équipe en charge de la bande sonore est que les chansons diffusées sur les radios japonaises sont uniquement dans le style japonais mais ne sont pas chantées en japonais, quel dommage !
Metropolis Street Racer, un gameplay au poil !
Concernant le gameplay, vous pouvez jouer au pad ou au volant. Que vous utilisiez l’un ou l’autre, vous devrez vous entraîner pendant de longues heures avant de pouvoir avancer dans les chapitres du jeu et de débloquer les nouvelles voitures, tellement le jeu paraît difficile au départ. Vous devrez améliorer votre conduite et recommencer plusieurs fois les mêmes challenges pour gagner un maximum de Kudos. Les voitures répondent à n’importe quel coup de volant dans la bonne mesure, ce qui vous donne de très bonnes sensations ! Les conditions météorologiques feront que vous devrez adapter votre conduite pour réussir les courses. Par exemple, vous ne conduisez pas de la même façon sous le brouillard Londonien ou sous le soleil de San Francisco, vous aurez bien entendu un piste où la visibilité est moins bonne ou alors complètement détrempée, ce qui sera rendra votre tâche bien plus délicate pour faire le plein de Kudos !
Pour conclure, Metropolis Street Racer va vous apporter énormément de plaisir (enfin si vous aimez les jeux de voitures) pendant de très longues heures de jeu ! On peut bien entendu féliciter Bizarre Creations pour leur travail qui est vraiment excellent des menus à la bande son du jeu. Malheureusement, il n’eut pas le succès d’estime escompté en se vendant à peine à 120 000 exemplaires dont moins de 20 000 en Europe, raison pour laquelle nous avons pu trouver pendant très longtemps de nombreux exemplaires neufs de ce titre.