The Club est un pari assez risqué de la part de Bizarre Creations, développeurs de Project Gotham Racing. Ils ont eu l’idée folle d’adapter leur système de jeu résolument arcade sur un jeu de tir à la troisième personne. A l’instar de PGR, j’aime à dire que ce titre sorti en février 2008 partage les foules entre les conquis et les aigris… mais la réalité est plutôt que The Club est sorti dans l’indifférence totale ! Redonnons lui les lettres de noblesse qu’il mérite.
The Club : un TPS pas comme les autres !
Tout d’abord, je pense qu’il est nécessaire de préciser que The Club ressemble autant à Gears of War que Project Gotham Racing à Forza Motorsport… à savoir qu’hormis le fait que ce sont des « Third Person Shooter », ils n’ont vraiment aucun rapport. C’est un concept à lui seul, de l’arcade dans son plus pur esprit, un scénario vraiment très léger avec la mise en scène de ce Club regroupant 8 combattants sanguinaires (chacun ayant ses propres caractéristiques : vitesse, force, endurance). Ils se retrouvent en compétition sur plusieurs lieux à travers le monde (aciérie en Allemagne, ruelles étriquées de Venise, un ancien paquebot de luxe désaffecté, un bunker soviétique relique de la Guerre Froide etc…). Le seul et unique but dans The Club est de scorer… donc très loin de ce qui a été vendu injustement dans les presses de l’époque.
Des modes de jeu pour adeptes du scoring
Vous vous retrouvez plongés dans une série d’épreuves allant du simple « Sprint » à la « Survie » pendant une période donnée, en passant par la défense de zone. Chaque niveau est en fait un tracé parsemé d’ennemis qu’il vous faudra éliminer de la plus brève des façons et de la plus classieuse possible afin d’engranger un maximum de points (remember Kudos !). Le système de scoring ne s’arrête heureusement pas là. A chaque fois qu’un ennemi tombe sous vos balles, vous faites grimper votre multiplicateur (plus il sera haut, plus vite il redescendra) toujours dans l’optique d’agrémenter votre score. La difficulté majeure réside dans le maintien de cette barre de combo au maximum, en effet, plus votre barre sera élevée, plus vite elle redescendra, à vous donc de la stopper en abattant un ennemi au plus vite ! Pour « combotter » et arriver aux sommets des classements, il suffit de connaître les niveaux et l’emplacement des adversaires par cœur (die & retry), avoir pas mal de sang froid pour aligner le plus de tirs à la tête possibles et un peu de chance parfois. Élément primordial de chaque niveau, un « Bonus Ennemi » se présente à vous souvent dans des endroits assez difficiles d’atteinte, à vous donc de l’éliminer en ayant un multiplicateur important et si possible avec un « tir à la tête » (voire un « Pro de tirs à la tête » – enchaînement de 5 tirs à la tête consécutifs)… si par malheur, vous loupez cet ennemi, vous pouvez dire adieu au top 100 du niveau…
Du solo solo mais aussi du multijoueur
Du côté du mode solo, un mode « tournoi » vous permet d’enchaîner les différentes épreuves de chaque zone en ne disposant que de 3 essais ; un mode « match simple » vous permettra de vous focaliser sur une seule épreuve afin de vous perfectionner ; un mode « sur mesure » permet de choisir les épreuves que l’on souhaite faire en paramétrant par exemple les armes à utiliser. Un mode multijoueur est également présent avec notamment, chose assez rare pour le signaler, un mode local en écran splitté… assez sympathique pour des parties à l’ancienne avec des proches. Le principal du mode multijoueur réside dans les parties Xbox Live jouables à 8 maximum (bien qu’un mode écran splitté soit présent). On passe des modes assez « bateau » deathmatch, deathmatch en équipe, capture de base à des modes originaux comme le « Chasseur Chassé » (sorte de partie de chat / souris), « Partie Score » où l’objectif sera de faire le score le plus important des participants, « Tir sur Crânes en équipe » ou encore « Assaut en équipe » (sorte d’attaque / défense de zone). Ce mode multi est fort sympathique surtout qu’il ne comporte que très peu de bugs (si ce n’est les énervants problèmes d’hébergeurs à grosse connexion…) mais également de par son excellente diversité et ses modes de jeu par équipe. Du bon boulot en soi.
Une jouabilité aux petits oignons pour entrer dans le Club !
La prise en main est très facile, reste juste à vous familiariser avec les boutons du pad. Un pour courir (tranche droite), un pour faire un demi-tour rapide Y (très intéressant quand on se fait tirer dans le dos), un pour recharger l’arme X, un pour faire une roulade A et un pour les flashbangs / grenades (que je n’utilise jamais en solo). Le reste est calqué sur les autres jeux à savoir zoom avec la gâchette gauche, tir avec la gâchette droite, on dirige le personnage avec le stick gauche, la vue avec le droit et le changement d’armes s’effectue avec la croix. Bref, tout ce qu’il y a de plus classique. Notez d’ailleurs, qu’il vous sera obligatoire de régler la sensibilité de la visée en fonction de votre style de jeu, la plupart du temps à définir à 80% de la barre afin d’avoir un temps de réponse très rapide. Le personnage se déplace très aisément, le seul bémol que je noterai sur la jouabilité est qu’il arrive qu’un tir à la tête ne soit pas compté comme tel par le jeu (alors que vous avez bien pris le temps de viser uniquement la tête), assez énervant surtout si on est en quête de « high score ». Pour les joueurs PC, le combo clavier / souris sera particulièrement facilitateur.
Grand jeu ou pétard mouillé ?
Côté réalisation, nous sommes devant quelque chose de propre ni plus ni moins. Malgré la grosse qualité des PGR, Bizarre n’a pas réussi le même coup… En effet, quand on voit encore PGR3 aujourd’hui alors qu’il faisait partie du line-up de lancement de la console ou encore PGR4 dernièrement, on peut être un poil déçu. Dans The Club, on ne peut pas dire (même s’il est sorti il y a quelques temps déjà) qu’il cassait la baraque, ce titre n’est pas la référence en matière graphique. Côté bande son il remplit son contrat que ce soit au niveau de la musique comme des bruitages des tirs / explosions / rechargements… Alors, oui je casse un peu du sucre sur l’aspect esthétique de The Club mais c’est véritablement le seul reproche que je lui ferai et encore, j’irai même jusqu’à pousser le vice en affirmant haut et fort que dans The Club, on se contrefout de cet esthétisme tant recherché par bon nombre de joueurs de nos jours. Comme je le disais en introduction, ce jeu est un concept à part entière. Si l’on sait se plonger dans le scoring et l’acharnement à sortir les plus beaux tirs pour réussir LA performance alors ce jeu est fait pour vous. Malgré tout ce que l’on a pu lire à l’époque, ce « défaut » n’en est pas un pour bon nombre de joueurs.
Pour conclure simplement, je dirais que The Club est bien entendu un jeu à ne pas mettre dans toutes les mains de peur d’être sali par la bave de ces crapauds qui ne jurent que par des GTA et Resident Evil… The Club est un hymne à l’old-school gaming où connaître par cœur le niveau et savoir faire preuve de maîtrise est primordial. Un jeu dans lequel les vieux cons comme moi sauront prendre un pied monstrueux tels un loup au milieu d’une basse-cour. En bref, on reconnaît bien dans ce jeu les éléments qui ont décidé SEGA à l’éditer !